Altinnov, des balades street-art à travers le monde

par | 2 Juin 2020 | Street-art

On a interviewé « Altinnov » ! Passionnée d’art contemporain et de Street Art, elle partage ses balades Street Art & découvertes d’artistes dans les plus beaux spots du Monde; Paris, New-York, Mexico,… Retrouve « Altinnov » sur son site web, Facebook et Instagram.

Peux-tu expliquer ton concept en quelques mots ?

Séverine : « J’emmène les lecteurs en promenade avec moi à la découverte de spots Street Art de par le monde. Comme j’ai la chance de voyager pour le travail, cela me permet de découvrir des artistes locaux et de partager leurs travails et cultures avec mes lecteurs. Lors de ces ballades j’essaye de ne pas me focaliser uniquement sur mes préférences, mais aussi d’offrir à voir les différents styles que l’on peut trouver dans un même lieu. Cet été je vais proposer une vision très espagnole du Street Art et à la rentrée je prépare une surprise autour d’une nouvelle rubrique avec des artistes aussi sympathiques qu’étonnants ! »

Quelle est l’histoire derrière « Altinnov » ? Pourquoi ce nom ?

Séverine : « C’est vrai que le nom est un peu bizarre; au tout début du blog je voulais faire un mix Street Art et innovations High Tech, comme je connais bien ce marché je pensais proposer des produits qui sont de top niveau fabriqués par des Start Up à des prix raisonnables… En fait le Street Art a vite pris le dessus; le plaisir d’écrire n’était pas au rendez-vous pour le reste car ça ressemblait trop à mon travail de tous les jours. Je me suis vite rendue compte que le partage de ma passion était essentiel pour faire avancer le blog ! Le nom est resté le même et je vais très certainement en faire un Blaze sympa pour lui donner plus de sens. »

Qui se cache derrière « Altinnov » ?

Séverine : « J’ai fait des études de cinéma à Paris et à l’époque, début des années 90, je trainais avec des étudiants des Beaux-Arts et notre activité favorite était d’aller faire les tournées des squats d’artistes. Je passais la plupart de mon temps à l’hôpital éphémère où de jeunes artistes peintres, sculpteurs,… comme JonOne, Brigitte Nahon, Huang Yong Pin y avaient leurs ateliers. Mes autres lieux de prédilections étaient l’œil du Cyclone à Barbès ou les Frigos à Bercy. On y découvrait des artistes inspirés et inspirants et surtout une dynamique underground hors du commun. Je ne me suis jamais éloignée de mon goût pour le Street Art même si mon chemin professionnel s’est orienté vers la communication avec une grande période dans les nouvelles technologies. Aujourd’hui le fait de travailler en free-lance me permet de prendre plus de liberté et au travers du blog partager mon goût pour l’art urbain. Ma devise du moment pourrait être « travailler moins pour vivre plus » ! »

Un mouvement ou un artiste qui t’inspire ?

Séverine : « C’est au Mexique que j’ai eu mon plus gros choc lorsque j’ai découvert le travail des artistes de rues. Dès mon arrivée à Mexico, ma conviction que l’art urbain avait débuté dans les années 60 aux Etats-Unis a volé en éclats. Certes les graffitis sont bien nés à cette époque ; mais le muralisme Mexicain avec Diego Rivera en tête de proue n’a jamais cessé d’exister au Mexique depuis les années 20 ! Le Street Art est partout ! Le moindre petit village au fin fond de la campagne a des murs peints. Les Street Artistes sont fortement inspirés par l’art indigène et on retrouve dans les œuvres les couleurs vives et aussi les motifs des textiles des Mayas, Nahuas, Mixtèques, Zapotèques,… l’artiste Chauiztle en est un bon exemple ; tout son travail met en avant l’art populaire avec des toiles de fond reprenant les motifs historiques des peuples indigènes.

Les masques Mexicains et autres vanités sont réinterprétés à loisirs pour devenir parfois extrêmement graphiques avec un artiste comme Smitheone ou complètement politiques avec Edgar Saner qui mixte dans ses œuvres masques de divinité et foulards zapatistes.

Je dois l’avouer, le Mexique m’a fait découvrir un autre Street Art et je n’ai qu’une seule envie; pouvoir y retourner un jour pour arpenter toutes les villes et y découvrir de nouvelles perles rares. »

Quel est le rôle de « Altinnov » dans le monde de l’art ?

Séverine : « Je crois que le rôle de mon blog est plus que modeste ; comme j’ai de plus en plus de personnes qui n’appréciaient pas spécialement le Street Art qui me suivent, je me dis qu’en continuant à montrer une grande variété d’artistes et la richesse de ce mouvement ; je pourrais accompagner un public novice et réticent à apprécier ce qu’ils ont de beau et de gratuit sous les yeux. J’espère que la prochaine rubrique que je mets au point pour mettre en avant le travail de ces artistes  pourra aussi contribuer à ce que le grand public ait une autre vision d’eux. Globalement, je préfèrerais être accompagnée par plus de monde dans mes ballades découvertes que d’avoir un rôle définit dans le monde de l’art ; cela me permettra de faire évoluer le blog sans aucune contrainte ; c’est pour cela que je ne parle d’ailleurs jamais du marché de l’art. »

Comment imagines-tu la culture de demain ?

Séverine : « Décloisonnée, libre et surtout beaucoup plus accessible. Croire que le Street Art est une entité « à part » est une erreur ; il y a entre cet art et la peinture classique ou contemporaine de nombreuses passerelles. Le problème majeur en France est le coût de l’accès à l’art, surtout le coût des musées publics. L’art permet d’éveiller la curiosité chez les plus jeunes, de questionner, de les faire réfléchir ; aujourd’hui comme hier il est emmuré dans de beaux écrins. Je pourrais imaginer la culture de demain; mais les politiques successives ne vont pas dans le sens de mon imagination. Je m’estime déjà heureuse d’avoir pu assister à l’émergence du Street Art et à son incroyable développement ; des familles entières peuvent se balader et apprécier de magnifiques œuvres librement. J’ose espérer qu’un jour les musées seront gratuits et que ceux qui les dirigent seront assez intelligents pour vendre assez de produits dérivés et gérer au mieux les aides qu’ils reçoivent.  En Angleterre, les collections permanentes de beaucoup de musée sont déjà gratuites ; la National Gallery, le British Museum ou encore la Tate Modern ; j’ai du mal à comprendre qu’on ne puisse pas faire de même en France ! Libérer l’accès à la culture, c’est aussi la faire vivre ! »

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